Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
*******************


Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




mercredi 3 avril 2024

Des bateaux, des photos...reliures à gogo...

 La reliure, c'est bateau ?

en tout cas, pour Paul, c'est certain: "Les derniers jours de la  marine à voiles", "Le dernier voilier dans l'Océan pacifique", "Le calvaire de la mer"; voilà pour le menu. 

Alors, prenons le large.

 L'ouvrage "Les derniers jours de la marine à voile", de Marcel Rondeleux, nous fait vivre le périple, de 1887 à 1902, d'un amoureux de ces voiliers, dont "Le Melpomène", , à bord duquel il abordera la côte africaine, les Caraïbes, l'Amérique du Sud, etc...

Mais c'est la vie quotidienne sur ces bateaux, avec ses rituels, cette solidarité d'hommes, ce parler très particulier propre aux marins, (exemple: "ordre de carguer partout et brasser carré", signifie, en gros, "repliez les voiles"), qui emplit l'auteur de nostalgie pour cette époque révolue.

Paul traite cet ouvrage dans un demi-chagrin-papier dans les tons bleus comportant en insertion un bateau simplifié (mosaïque bois et cuir) sur fond de ciel bleu. Le papier de couvrure à motif classique, en extérieur et en intérieur s'accorde idéalement avec l'idée d'une mer agitée.

"Le dernier voilier dans l'Océan Pacifique (Souvenirs d'Océanie)", de René de la Bruyère, est moins un récit de mer qu'une relation d'explorateur, à la fin du XIXème. 

L'auteur nous livre une description "sans filtre" de ces innombrables iles du Pacifique, de la Calédonie à Tahiti, aux Tonga, aux Marquises et autre Tuamotus, etc... Il y rencontrera le bagne , le cannibalisme, l'extrême pauvreté, mais aussi les Vahinées qui lui feront regretter ce temps où, dit-il "elles ne portaient pas comme  aujourd'hui des souliers à talons".

A nouveau, Paul reprend pour cet ouvrage le modèle demi-chagrin-papier puis le thème du bateau bois-cuir sur fond de ciel, suivant le même principe de l'insert dans la couvrure papier. Comme pour le précédent ouvrage, l'encadrement (listel) est obtenu par un relief sous le papier. Le papier de couvrure est un autre motif classique, cette fois pour une mer très-très agitée.

"Le calvaire de la mer", d'André Vabre, ne tient en fait ce titre qu'au tatouage porté par un marin de rencontre ( reproduit sur la page de titre). Il donne cependant la tonalité tristounette de l'ouvrage. 

Elysée Portal, catho idéaliste et rêveur, engagé comme marin à bord de "l'Astoria", promène son ennui au long des interminables corvées de quart, des escales aux Amériques, etc...."Ces longs voyages sont une mise au tombeau", dira-t-il. Ne cessant de fustiger la petitesse (morale) de ses compagnons de route, il ne voit de beauté en ce monde que dans les arts (les merveilleuses cathédrales gothiques), et dans le souvenir de cette fille d'auberge, Gabrielle, entrevue à Beaucaire avant son départ...

A nouveau Paul reprend les principes des ouvrages précédents, ce qui fait de l'ensemble une série cohérente. La différence cette fois est justifiée par le sujet lui-même, avec en premier plan une croix de bois, le calvaire du titre, plantée sur un paysage ciel-terre-mer en mosaïque de cuir. L'insert est entouré cette fois d'un listel en lamelle de bois ouvragé, qui le met élégamment en valeur.

Gilbert en positif...

 La photo, chez Gilbert, est une passion dévorante qui peut vous mener à faire même... de la reliure.

Mais la reliure selon Gilbert est une spécialité en soi, vu qu'elle porte essentiellement sur des collections de journaux. Dans le cas présent, il faudra 6 reliures identiques pour rassembler 6 années du journal.

On passera sur la phase de couture, de type "copte aménagé", pour passer aussitôt à la couvrure. 

Et là, Gilbert innove, grâce, il est vrai, à un outil puissant: la découpe Laser. Des formes géométriques complexes incluant le titre de la revue, inspirées des couvertures originales sont découpées dans du carton par ce procédé .


 Ces formes sont utilisées tant pour former des reliefs que pour former des décaissements dans la couvrure en toile. Les titres découpés de la même façon dans une toile de couleur différente viennent finalement se loger dans ces décaissements.

 La photo ci contre montre en détails: le titre encastré, le dos complet, la garde couleur bleue et le montage choisi par Gilbert à dos carré et faux-dos arrondi.

 La méthode est très bien adaptée à son objectif qui exige une rigueur et une qualité d'exécution et de reproduction difficiles à atteindre de manière purement manuelle.

Au final, l'ensemble est très élégant et fort acceptable dans une bibliothèque

 

 

 

 

 

samedi 30 mars 2024

Michèle, Christine et Cie


 Cet article présente des travaux effectués au cours du temps par des inscrits à l'atelier, soit sous la forme de "travail de stage" s'il s'agit de débutants, soit sous forme libre s'il s'agit d'anciens, toujours sous l'encadrement des infatigables Michèle et Christine.


Danielle et Pascale

 Danielle est venue  spécialement du Sud de la France pour une petite initiation à la reliure; Pascale est membre récent de l'atelier. Toutes deux sont fières de montrer leur travail de type "stage", très habilement en un seul geste l'extérieur et l'intérieur de leur réalisation.


Elisabeth et Claude V

Elisabeth est d'inscription récente à l'atelier; Claude V est une ancienne "lieuse" parmi nous. Toutes deux samblent aimer les grands espaces: la Russie pour l'une, la Sologne pour l'autre.

Magnifique ce cerf incrusté dans un chagrin rouge ! On en redemande.

Bon courage à Elisabeth; il faut continuer.
 

 

Michèle et Christine

Michèle et Christine sont des anciennes parmi les Lieurs, Michèle maintenant Présidente de l'Association.

Avec "Le voyage en calèche", de Giono, Michèle nous offre une belle réalisation, parfaitement maîtrisée.

Le graphisme minimaliste du décor, en quelques taches noires incrustées dans un chagrin orange lumineux, suffit à illustrer parfaitement le titre. Saisissant !

Avec "La mauvaise réputation" de Brassens (c'est lui qui le dit...et qui le chante !) Michèle reprend sa technique de "cuir modelé", pour un résultat toujours soigné.

De son côté, Christine se propose pour reliure un ouvrage fleuve: "L'Adoration", de Jacques Borel, qui fut consacré prix Goncourt en 1965. 


Dans ce livre, l'auteur conte sa jeunesse avec un soin infini du détail, comme la recherche d'un sens à sa vie, une vie dominée par l'amour pour sa mère, adoration qui étouffera quelque peu son rapport au monde et aux autres femmes en particulier. 

Christine oriente son travail de reliure principalement vers une recherche d'harmonie chromatique; couleurs des papiers, assortiments cuir-papier...  Elle réalise elle-même ses "papiers à la colle"... et s'en sert (papiers de couvrure et gardes couleurs) ! La reliure, c'est aussi ça.

mercredi 10 janvier 2024

 Gilbert restaure le Pont Neuf...

...enfin ce livre sur le Pont Neuf , en deux tomes,  écrit par Edouard Fournier (1865), et consacré à l'histoire de ce bel ouvrage parisien.

L'enjeu consistait à rénover les deux tomes, initialement brochés, cependant quelque peu "explosés". Pour ce genre d'ouvrage, Gilbert choisit la reconstruction "au plus près", ce qui nous éloigne un peu de la reliure classique, et nous rapproche de la restauration.

 Quel mode de couture choisir ? Le technique utilisée par Gilbert est une version proche de la reliure copte, initialement proposée par Camille (cf "Restauration-livres-camille.blogspot.fr", "Des livres brochés..." 13 Mars 2013), utilisée ensuite par plusieurs Lieurs. Pour résumer, les cahiers sont cousus en séquence, sans cousoir, chacun étant cousu sur celui qui précède.


Quel mode de couverture choisir? Gilbert tient à respecter avec rigueur l'aspect initial de l'ouvrage. Chaque couverture souple est reconstituée au plus près de son aspect initial. Les dos sont recomposés sur ordinateur. Les plats, qui ont été récupérés, sont assemblés avec les dos sur un papier fort.

La couverture ainsi reconstruite, munie d'un faux dos, est ensuite emboitée sur  l'ouvrage cousu, collée sur les débords de la mousseline.

Afin de réunir les deux ouvrages dans une structure rigide, Gilbert construit un étui en carton, habillé d'un papier à fleurs, simple mais suffisant. 

 

Des enfoncements prévus sur les deux faces principales permettent de loger deux gravures anciennes représentant le pont au cours de son histoire.


Gilbert est un homme très méthodique, se donne un objectif, soigne les détails, multiplie les essais..., au final, le contrat est rempli.


Un challenge pour Christine; le montage sur onglets

Christine aime les challenges; elle l'a montré maintes fois. Depuis la reliure mérovingienne,  le livre à pop-up, jusqu'aux couvrures les plus invraisemblables (toile de Jouy, rubans entrelacés, dentelle de fer...) etc... 

 Cette fois, c'est un ensemble de gravures qui lui aura fourni l'occasion de prospecter une nouvelle technique: le montage sur onglets. S'agissant en plus d'estampes japonaises, elle ne saura désavouer ce proverbe japonais (référence: https://lesitedujapon.com/proverbe-japonais/ )

 " La détermination d’une femme peut percer un rocher"

 Le montage sur onglets est la technique appropriée pour rassembler, soit des gravures indépendantes, soit des journaux; d'une manière générale des documents qui demandent à être consultés "à plat": collection de peintures, cartes géographiques, photographies double-page, etc...

Très grossièrement,le principe consiste à prolonger chaque page d'un onglet replié en accordéon autant de fois que nécessaire pour lui conférer l'épaisseur de la feuille. L'ensemble est cousu normalement en fonds d'onglets.

 Pour cet ouvrage d'estampes japonaises, rassemblées par Richard Gilling, Christine applique la recette avec succès, et réalise ainsi un beau livre d'images parfaitement consultables "à plat".

 La couvrure est prélevée dans un véritable obi de soie noire - Japon oblige - qui donne à l'ouvrage un ton chatoyant.  Chaque plat comporte un décaissement rectangulaire où vient se loger une gravure extraite de la couverture d'origine. 

 Christine réalise elle-même les titres au film or, au premier plat et au dos, titres parfaitement mis en valeur sur le fond noir. 

Les gardes-couleurs dans les tons noirs et les gardes blanches bordées de frises également noires respectent un parti-pris délibéré de neutralité chromatique par rapport aux gravures.

Au final, un beau document, et un nouveau savoir-faire dans l'atelier des Lieurs.


mardi 21 novembre 2023

Les belles feuilles d'automne...reliées

Le premier livre de Maryse

 Maryse est nouvelle dans notre atelier, et vient de terminer sa première reliure. Attentive aux conseils qui lui sont prodigués à l'atelier, Maryse complète son apprentissage en autodidacte, par les livres de reliure et par un travail personnel. On le verra, cette première réalisation, certes basique, montre  un résultat tout à fait prometteur.

L'ouvrage qu'elle a choisi pour l'exercice est un vaudeville publié en 1942: "Le charcutier de Machonville", d'un auteur qui  eut son heure de gloire dans l'immédiat après-guerre, un peu oublié aujourd'hui: Marcel Grancher. Tour à tour journaliste, écrivain, directeur de journal, Marcel Grancher gagna sa renommée avec des ouvrages truculents dans le style de Clochemerle. Ici; le charcutier Grasselard  (un nom prédestiné), verra se transformer son idylle charmante en véritable cauchemar...

Pour cet ouvrage, Maryse ne recule pas devant quelques difficultés: la couvrure est une toile plastifiée, moins maniable que la toile de reliure; les gardes-couleurs sont parfaitement posées, sans faux-pli aux mors. Que demander de plus pour un début ?

 Bon vent chez les lieurs, Maryse. On attend la suite.

Pierre nous apporte le soleil...

...et en cette fin de Novembre, on en aurait besoin; mais ici c'est le Roi Soleil qui nous invite à Versailles, à travers ce bel ouvrage décoré par Pierre, consacré à cette célèbre ville. 

L'auteur, Camille Mauclair, qui nous a déjà livré deux ouvrages sur Bruges (voir articles des 26/02 et 5/06 2023), récidive avec cette promenade à Versailles, qui fait une grande place à la vocation royale de la ville. 


Camille Mauclair reste fidèle à son style, promeneur émerveillé,  rêveur idéaliste, découvreur de beauté qu'il nous fait partager à travers les belles aquarelles de J.F. Bouchor.

 

 Pour le décor de l'ouvrage, Pierre réalise, insérés dans un chagrin jaune clair, deux compositions emblématiques évoquant le Grand Roi et son Château.


On se rappellera que Pierre est un sculpteur ; le soleil qu'il nous propose au premier plat, taillé dans du buis, posé dans sur un fond bleu enchassé dans la couvrure, est remarquable de finesse et de précision.


Au deuxième plat, un cadre de marqueterie vient à point pour nous rappeler les jardins de Versailles, jardins "à la française" avec leurs arrangements géométriques de végétaux si caractéristiques.

Avec cet ouvrage, Pierre nous montre (une fois de plus) le chemin de la rigueur et de la précision, qui sont les maitre-mots de la belle reliure. 

Gilbert ne quitte pas la chambre...

 ...et c'est bien sûr de la chambre noire qu"il est question. Pour qui n'en serait pas encore convaincu (cf articles du 8/03/2023 et du 15/09/2022), Gilbert aime la photo, en tant que praticien mais aussi en tant que collectionneur.

C'est de ce journal de l'entre-deux guerres "La Revue Française de Photographie et de Cinéma", en résumé "Revue Photo-Cinéma" que notre ami a pu retrouver 3 séquences suivies, des numéros 38 à 245, 265 à 295, et 335 à 359. A cette époque, la photo argentique a atteint sa maturité, le cinéma d'amateur commence à entrer dans les familles. Un document intéressant pour l'histoire des techniques, mais aussi pour les publicités qui l'accompagnent, lesquelles résonnent encore aujourd'hui dans nos oreilles.

Gilbert a conçu pour sa collection un montage de type emboitage carré, uniformément couvert d'une toile verte d'un ton "passé".  Les titres, numéros et éditeur de la revue sont disposés d'une part sur les premier plats, en incrustation, et sur les dos, par imprimante sur papier.

 Les 9 volumes du journal peuvent ainsi être insérés dans une bibliothèque...et lus, ou tout au moins feuilletés à l'occasion; chose que l'on ne fait jamais lorsque les revues sont stockées dans des cartons.

 Réalisation utilitaire, certes; mais qui ne va pas à l'encontre d'un
travail soigné, et d'un rendu tout à fait esthétique.

  

dimanche 23 juillet 2023

Du bel ouvrage avant l'été...

 Christine fait parler les femmes

... et celle qui écrit cet ouvrage "Parole de femme", l'écrivaine Annie Leclerc, parle des femmes mais ne mâche pas ses mots... au sujet de leurs compagnons. Virilité de pacotille, fatuité travestie en vertueuse autorité seraient les attributs de cette moitié de l'humanité. A ses côtés, l'autre moitié, la femme discrète, en oublie d'exister. Livre féministe qui incite les femmes à se libérer, non en copiant les hommes, mais en exaltant ce qu'elles ont en propre à offrir, et qui ne vaut pas moins.

Christine habille ce cri d'écorchée d'une couvrure demi-cuir-papier, partie cuir couleur châtaigne, papier blanc semé de fleurettes dorées.

On remarquera surtout le motif papier, découpé suivant une fantaisie étonnante, comme une coiffure échevelée, enchassé dans un décaissement identique du cuir. Au centre de ce dessin se révèle un profil de femme discret, que l'on ne remarquera qu'avec un minimum d'attention. 

Le titrage et quelques fleurs sont posées directement sur le cuir, au crayon thermique sur feuille dorée.  Le montage suit une pratique peu usitée, dite "sans chasse", comme on le constatera sur les gardes-couleurs.

Fantaisie, élégance, discrétion, cette reliure convient très bien à l’œuvre d'une femme libre, dont la parole sans concession fait mouche.

 

Claude fait chanter la terre

C'est le bel ouvrage de Giono "Regain", que Claude nous propose ici pour nous faire rêver de nature. Car au delà de l'histoire du couple qui en fait la trame, c'est bien la nature qui est magnifiée. C'est de cette terre de Provence qui se  mourrait, mais qui revivra par l'union de l'homme et de la nature, que nous parle l'auteur, avec cette sensibilité de poète prêt à s'émerveiller devant le moindre bourgeonnement de la vie.

Claude nous présente cet ouvrage sous un chagrin ocre, couleur de terre de Provence, titré en lettres relief de cuir noir.

 

Mais pour évoquer le sujet, que fallait-il de mieux qu'une marqueterie de paille, de paille véritable, clin d’œil à cette ruralité qui est la toile de fond de l'ouvrage.

Et c'est avec ce matériau que notre ami réalise une jolie composition d'épis de blé, blé qui deviendra pain, pain qui fera renaître une famille, plus tard un village, etc..belle illustration du renouveau de la nature, et par là de la vie. 

Titrage doré au dos, tranchefiles originales en lanières de cuir de couleurs alternées et gardes-couleurs assorties; au total un joli petit ouvrage.

 

Agnès crée ses albums de photos

Albums de photos, de souvenirs, de documents de généalogie... les albums d'Agnès pourront recueillir toute la mémoire de sa vie et de sa famille. 

 Agnès veut  pour ses albums un habillage parfait, et qui connait ses critères d'exigence sait qu'elle fera tout pour cela.

Dos synthétique imitation cuir, plats revêtus d'un joli papier, le résultat n'a rien à envier à aucune version commerciale, avec en supplément la petite touche personnelle.

Ce type de réalisation: albums, étuis, coffrets, peut paraître en marge de la reliure, et pourtant utilise les mêmes savoirs, les mêmes techniques, avec les mêmes exigences que cette dernière. Que nos relieurs n'hésitent pas, ces œuvres méritent toute leur place dans notre atelier...et dans ce blog.                                       

lundi 5 juin 2023

Edmond se met en quatre...

 et nous sort trois ouvrages d'un seul coup; il aura bien le droit de prendre des vacances !

Des thèmes divers, et surtout des ambiances, qu'il essaie de rendre au mieux au travers de ses reliures.

Bruges

 

Le livre de Camille Mauclair sur Bruges, la Venise belge, ouvrage paru dans les années 40 à la librairie Piazza, a déjà été illustré récemment par notre ami Pierre (article du  28/02/2023).


 C'est le même texte, paru à la même époque mais chez l'éditeur; H. Laurens,  avec des images d'un autre illustrateur, qu'Edmond se propose d'habiller à sa façon.

 

 


Edmond traite l'ouvrage sous un format semi-classique à 6 nerfs, dans un chagrin rouge lumineux, ornementé de deux encarts aux premier et dernier plats. Au premier plat une peinture typique de la ville, avec ses canaux et son charme tranquille, au second plat, un cygne, nous rappellent cette omniprésence de l'eau. L'ambiance du lieu est rendue.

Titrage en lettres reliefs sur le plat, dorures sur le dos avec incrustation d'un cygne; contre-plats garnis velours avec charnières, gardes-couleurs à la cuve, Edmond met en œuvre tout son savoir-faire pour réaliser un ouvrage flamboyant.

 Jacques

C'est un ouvrage sombre des années 20: "Jacques" qu'Edmond nous présente cette fois, sous la plume de Robert Farelly, auteur chrétien de l'Eglise baptiste dans l'entre deux guerres, écrivain aujourd'hui un peu oublié.

Dans ce livre, Jacques Duteuil revient dans son village, blessé, après la guerre. Ce n'est qu'en se tournant vers Dieu qu'il pourra accepter les souffrances qu'il va devoir endurer.


La traduction qu'en fait Edmond, reprenant au pinceau deux illustrations de l'ouvrage, traduit cette atmosphère sans joie. C'est un Jacques désabusé, voire triste, au premier plat, qui, au deuxième plat retrouve les siens, tout aussi meurtris. C'est sur ce terrain dévasté qu'il lui faudra se reconstruire.

Reliure sur chagrin marron, titrages à l'or au dos de l'ouvrage, contre-plats veloutés, tranchefiles en bandes de cuir alternées; on retrouve là de l'Edmond classique. 

On notera également la très belle garde-couleur qui redonne un peu de lumière à l'ouvrage.

 

 Chambre d'hôtel


Colette aura beaucoup inspiré les Lieurs, en particulier Edmond avec cet ouvrage des années 40 titré  "Chambre d'hôtel", en réalité composé de deux nouvelles: "Chambre d'hôtel" et "La lune de pluie".

Colette prend toujours son inspiration dans son expérience de vie. Les personnages sont à l'image de ceux qu'elle a rencontrés, personnages qu'elle fait vivre dans leur quotidien pour les entrainer ensuite dans des aventures fantasmées. Histoires d'amour, d'argent, jalousies, maladie (Chambre d'hôtel), jusqu'aux extrémités de la sorcellerie (La lune de pluie); un panorama de la nature humaine.


Edmond nous propose pour cet ouvrage une reliure originale, dans un cuir bleu clair légèrement perlé, ornementé d'un tableau inspiré de la célèbre "Chambre à coucher à Arles" de Van Gogh. 


Mais Edmond aime la difficulté, on a l'habitude, et c'est en mosaïque de bois coloré qu'il se propose de transposer l’œuvre du peintre. Le challenge était osé; c'est certain ! On en jugera.

mercredi 17 mai 2023

Quand les stagiaires deviennent accrocs....

 Françoise et Véronique, on les a déjà vues. Véronique pour la 2ème fois, Françoise pour la 3ème. Prises dans notre atelier comme les mouches dans la toile d'araignée, elles ne pourront plus nous échapper...


Toutes deux sont venues approfondir leur savoir.  Françoise pose des gardes couleurs. Véronique habille un nouveau livre: "Les fourmis" de Bernard Werber, et s'autorise même une incrustation du titre dans la couverture.

Michèle, qui n'est plus stagiaire depuis longtemps, en profite pour réaliser une petite fantaisie. L'ouvrage de Françoise Sagan "Aimez-vous Brahms ?" , fait l'objet d'un montage original où les plats et le faux dos se retrouvent accrochés au livre moyennant un montage savant de fils apparents, qui font partie du décor. Il fallait oser !